Coupé en deux par le front durant trente mois, le département de l’Oise vit sa population restée sur place répartie en zone allemande et en zone alliée.
Dans les territoires occupés, au nord-est du département, les civils masculins en âge de combattre furent systématiquement déplacés vers l’arrière ou déportés en Allemagne comme travailleurs. Les femmes, enfants et vieillards durent vivre reclus dans leurs communes sous les ordres de l’armée d’occupation. Si les villages proches du front furent évacués de leur population trop exposée, ceux situés en retrait connurent les réquisitions massives, les contributions de guerre, les punitions, les prises d’otage et d’autres exactions.
En zone des armées françaises, les civils eurent dans les premiers mois une relative liberté de circuler. Puis, courant 1915, les villages proches du front furent évacués et entièrement livrés aux militaires. Plus en arrière, la vie s’organisa en fonction des besoins de l’armée : nourriture, vêtements, munitions, armements… Les civils travaillèrent pour soutenir l’économie de guerre et survivre aux privations. Malgré la distance du front, de nombreuses villes de l’arrière reconnues comme industrielles ou comme nœuds de communications subirent des bombardements massifs qui firent de nombreuses victimes civiles.