Le terme « réfugié » s’applique aux habitants ayant fui devant l’invasion allemande. Ces populations sont originaires du département lui-même, ici de l’arrondissement de Compiègne, ou des départements voisins de la Somme et du Nord. Le terme « rapatrié » (avant-dernière colonne) sera utilisé, en application d’une circulaire du Grand Quartier Général datée de septembre 1917, pour les personnes ayant vécu sous la domination ennemie en pays occupé et qui sont renvoyées en France par les autorités allemandes.
Ce tableau est l’annexe d’une lettre envoyée par le sous-préfet de l’arrondissement de Senlis au préfet de l’Oise.
La commune d’Orvillers-Sorel se situe dans l’arrondissement de Compiègne. Le département de l’Oise est massivement bombardé entre juin et novembre 1915. Ces tirs sont menés par l’armée allemande dans le but de démontrer sa supériorité technologique et d’installer un sentiment d’insécurité chez les populations civiles.
Sur cette affiche, les populations civiles sont utilisées par les soldats allemands comme bouclier humain. Ce dessin fait référence aux évènements tragiques de Senlis du 2 septembre 1914. Des unités de la 1ère Armée allemande accusent des habitants de leur avoir tiré dessus lors de leur entrée dans la ville. 105 bâtiments sont incendiés, 21 civils sont tués et le maire Eugène Odent passe devant une cour martiale sommaire avant d’être exécuté. Ces exactions seront reprises massivement par la presse et les cartes postales et provoquent une hostilité durable contre l’ennemi héréditaire. Cette germanophobie renforce la cohésion nationale et devient une raison fondamentale de l’investissement sans limite dans le conflit. Ici, ce dessin de Senlis est utilisé pour appeler les populations aux dons.
Avec les dernières offensives du printemps 1918, le département à nouveau est en proie aux bombardements. La ville de Beauvais est bombardée une première fois dans la nuit du 18 au 19 avril. Du 21 mai au 11 juin, 7 nouveaux bombardements ont lieu.
Les populations civiles se réfugient dans les villages environnants pour se protéger des bombardements. Malgré les mesures de précaution, 35 personnes dont 22 civils périssent à Beauvais dans ces attaques aériennes.
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