Ce tableau a été dressé par « le comité interministériel pour aider à la reconstitution des régions envahies ou atteintes par les faits de guerre ». En 1917, après la reconquête des territoires occupés, se met en place une première « reconstitution ». En 1919, la loi Cornudet encadre les chantiers. Cette « reconstitution » touche les habitations mais aussi les terres agricoles, les cheptels et les industries.
Dès 1918, les dégâts industriels font l’objet de nombreux rapports. Ceux-ci soulignent que le département a souffert mais que le ralentissement de la production est autant dû aux bombardements qu’au manque de main-d’œuvre et de combustibles ou qu’à la mobilisation du chef d’industrie.
Pour désigner la réparation matérielle des régions touchées par les faits de guerre, les contemporains utilisent le terme de « reconstitution » et non de « reconstruction ». Il n’est pas ici question de construire des formes nouvelles mais bien de rétablir l’état d’avant-guerre.
En septembre 1918, le président du Conseil Georges Clemenceau arpente les rues de Noyon, cette ville symbole de l’occupation est maintenant libérée. Mais Noyon est une ville détruite : la gare, les voies ferrées, le réseau routier, les canalisations sont inutilisables. La cathédrale et le palais épiscopal n’ont pas été épargnés.
Affiche « Crédit national. Pour faciliter la réparation des dommages causés par la guerre, souscrivez pour hâter la renaissance des pays dévastés ». [1920]. Constant Duval. Editeur : L’avenir publicité, Paris. Imprimeur : L’offset, Levallois, Paris. 80 x 110 cm.
La guerre n’a pas épargné les monuments historiques porteurs d’une identité locale ou nationale. Ces destructions de monument sont perçues comme des pertes irrémédiables. Ces images vont servir la propagande et permettre de diffuser l’idée d’une guerre juste contre un ennemi du droit et de la civilisation. Certaines de ces photographies seront diffusées sous forme de carte postale avec la légende « Français, Souvenez-vous ! ».