L’Oise coupée en deux

Les douleurs de la reconstruction

Les derniers mois de combats avaient définitivement changé le visage du département anéanti dans son quart nord-est et fortement atteint dans ses principaux centres urbains (Beauvais, Compiègne, Creil, Crépy-en-Valois, Noyon, Senlis…). L’Oise n’était plus la même, meurtrie dans sa chair par les nombreuses disparitions civiles et militaires, par la perte de son identité paysagère et par une partie de son activité économique…

Lorsque les armes se turent, la population évacuée revint, lentement, et découvrit l’ampleur des dévastations. Commença alors pour les uns la reconstruction totale du patrimoine perdu sous le feu des canons : il fallait relever les habitations détruites, reconstituer les biens mobiliers disparus, restaurer le sol…

Pour les autres habitants du département, ceux qui furent épargnés par l’occupation allemande et les dévastations de 1918, la vie reprit son cours, dans la douleur des proches disparus. De fait, après quatre années de guerre et pour longtemps encore, l’Oise fut divisée en deux catégories d’habitants : ceux des zones de combat, qui avaient le plus souffert, et ceux de l’arrière. L’Union sacrée entre Français de toutes origines ne pouvait que se dissoudre face à cette différence de traitement.