L’Oise, terre agricole, avait connu de profondes perturbations du fait de la guerre. Lacéré par les tranchées et les boyaux, empoisonné par les gaz toxiques, mutilé par les bombardements, le sol n’était plus qu’une surface chaotique et polluée. Selon l’expression du ministre du ravitaillement André Paisant, les hommes devaient désormais « nettoyer la terre nourricière ».
Comme l’imposait la circulaire du 14 juin 1918 du ministre des régions libérées, la remise en état de culture du sol fut d’abord confiée au service du génie rural qui classa les terrains en zones de culture durant l’hiver 1918-1919. Dès lors, un programme d’action et un ordre d’urgence des travaux d’enlèvement des réseaux de fils de fer, de comblement de tranchées, d’abris et de trous d’obus… purent être établis. Financés par l’Etat, ces travaux de terrassements furent ainsi exécutés par des travailleurs coloniaux, par des entrepreneurs ou par les sinistrés eux-mêmes.
A l’automne 1919, la « toilette du sol » et la remise en état des terres étaient achevées permettant ainsi d’étendre les semailles à la quasi-totalité du département.